QUELQUES ANECDOTES LE LONG DU GR127

SUR LES RIVES DU RIO SEGURA

 


  • Le Rio  Segura, d'une longueur de 325 kilomètres.
  • 25 jours de marche non-stop.
  • Couchage des  5 premières étapes  en campings ou maisons rurales.
  • 60 % du trajet réalisé en aller/retour, puisque étant seul, je devais récupérer la voiture.
  • Finalement au total 486 km en solitaire.
  • Remerciements à ceux qui m'ont prêté de matériel qui m'a été bien utile.
  • Merci GPS, sans lui difficile de réaliser un tel parcours.
  • Merci aussi à la météo, pas un jour sans soleil, même si parfois il faisait bien froid.
  • Merci aussi à mon Club de rando, l'ASB Rando, qui par le fait m'a obligé à la connaissance du terrain.
  • Merci à ceux qui m'ont encouragé durant tout mon trajet.
  • Merci aussi à mes petits pieds qui malgré quelques petites misères, ont bien tenu le coup.
  • Merci aussi à ma soeur qui malgré la marche m'a fait prendre 3 kg avec ses délicieux repas.
  • Merci à ma petite voiture qui à vu des chemins plus qu'improbables sans rien me reprocher.
  • Merci au personnel de la " Confederacion hidrografica del Segura " qui m'a bien aidé dans mes recherches.
  • Et puis merci moi, pour avoir eu cette merveilleuse idée de rando.
  • Bref..... Merci à tous.

PREMIÈRE DECONVENUE

 

Avant de commencer ce périple, j'ai commencé par m'occuper des logements tout au long du parcours par l'intermédiaire de Booking.com.

J'ai ainsi réservé pour ma première nuit dans les montagnes une chambre en maison rurale à Javali Nuevo un village situé à 15 km du départ de ma rando, la source du Rio Segura.

Dans la journée, j'ai effectué la reconnaissance du départ et de l'arrivée possible de ma première journée et vers 18 h 00, quand je me suis présenté pour prendre possession de ma chambre, surprise la maison rurale était en travaux et je n'ai trouvé qu'une femme de ménage qui bien sur n'était au courant de rien !!
Heureusement le téléphone portable existe et j'ai contacté le propriétaire des lieux, qui me dit ;
 
- Non, je ne vois pas de réservation sur mon ordinateur vous concernant.
- Pourtant, j'ai bien la confirmation de la location par Booking.com, lui dis-je.
- Vous voyez bien que nous sommes en travaux !!!

Me dit-il un peu énervé.
 
Bon, je comprends bien que ce dialogue ne me mènera nulle part et la nuit tombant, je me décide à chercher un autre logement ailleurs.
 
Ce logement sera heureusement vite trouvé.
J'avais réservé pour la deuxième nuit dans un camping à une trentaine de kilomètres plus bas et c'est la que j'ai trouvé mon bonheur !!
 
Seul inconvénient, le camping était géré par des personnes ayant des handicaps et il n'y avait pas de quoi se restaurer le soir ni de prendre le petit déjeuner !!
J'ai donc du chercher de quoi manger dans le coin, heureusement en Espagne les commerces ferment très tard et j'ai pu acheter a manger pour quelques jours....
On ne sait jamais.......

La morale de cette histoire ; Bien vérifier  avant de partir, auprès de l'établissement ou l'on a réservé que tout est OK  !


OHHHHH  !!!!   L'ERREUR   !!!!

 

Je suis excité comme une puce sur le dos d'un chien !!
Aujourd'hui je commence ma longue route.
 
Hier soir j'ai bien vérifié mon sac ; bâtons, poncho pour la pluie, vêtements de rechange, nourriture, GPS, téléphone, trousse de secours, etc.... etc......  Rien ne manque.
 
Après une grosse demie-heure de trajet pour rallier mon point de départ ; La source du Rio Segura, me voilà parti pour au moins 25 km en compagnie de moi même.
 
Il fait frais, 1 °C, l'eau de la rivière est d'un gris argenté et la végétation est couverte de rosée plus ou moins gelée.
Les paysages sont magiques !!
A l'un des nombreux virages du sentier, j'aperçois 3 vautours qui se chauffent  sous les premiers rayons de soleil, sur l'un des sommets de la montagne.
Je découvre au fur et à mesure les paysages et je ne vois pas le temps passer....
L'air ambiant est très chargée en humidité et depuis 3 h00 que je marche je n'ai même pas bu encore une goutte d'eau.
 
L'eau !
Merde, l'eau !
J'ai oublié l'eau !!
Non, mais vous voulez le croire, j'ai oublié l'eau !!!
Après des années de marche, de conseils reçus, de conseils donnés, de lectures sur la rando, j'oublie l'élément le plus important du sac à dos, l'eau !
 
Bon, après plus de 3 h00 de marche que fais-je ?
Je fais demi-tour ?
Oui, la sagesse me dit que oui.....
Mais le petit diable rouge sur mon épaule droite me dit ;
 
- Mais non, continu !
- Tu n'as pas fait toute cette préparation pour abandonner dés la première anicroche !!
 
Et bien sur l'homme étant faible, vaniteux et fier, que fait-il ?
Il décide bien sur de continuer en se disant qu'il rencontrera quelqu'un ou qu'il arrivera à une maison ou il pourra se ravitailler en eau.
 
Grosse erreur, au bout de 4h30 de marche, rien ni personne !
Je me suis arrêté pour manger, bien sur sans eau.
Et si cela ne suffisait pas, le sandwich c'est un sandwich bourré de jambon cru bien salé !
 
Bref, après ce repas, je décide tout de même de faire demi-tour et revenir à la voiture plutôt que de continuer au risque de me trouver sans eau toute la journée.
Il y a bien quelques sources par-ci, par-la, mais je ne veux pas non plus tomber malade des le premier jour avec de l'eau plus ou moins polluée!
 
Le retour à été interminable, j'ai du déglutir au moins 10 litres de salive !
Tout le long du chemin, vous me connaissez, j'ai pensé à la bonne bière que j'allais me mettre derrière la cravate en arrivant au petit village ou j'ai garé la voiture.
 
Deuxième grosse erreur !!
Pas de bar dans le village!
Heureusement, les gens ont été très sympa, et j'ai pu boire, boire, boire........
 On peux je pense être quelqu'un d'assez aguerri pour la rando, et commettre des erreurs de débutant !!!!
 
La morale de cette histoire ;  L'eau !!  Pensez toujours à l'eau !!!



LES SANGLIERS

 

Ah, ces sangliers !!
J'ai du voir au moins une quinzaine de sangliers, souvent en groupe, vers midi, là ou la chaleur était la plus élevée, une vingtaine de degrés ( Dans la matinée quand je partais bien souvent on était proche du  0 °C ).
 
En général, dés qu'ils m'apercevaient, ils détalaient dans un vacarme assez impressionnant !
 
Main un jour, alors que je m'installe pour manger mon sandwich traditionnel, un solitaire assez impressionnant surgit des bois et commence tout en grognant à s'approcher de moi.
 
Je sors ma bombe lacrymogène que j'avais en permanence sur moi, au cas ou et j'attends.....
Je bouge le moins possible pour pas l'affoler.
Il s'est approché disons à 3 ou 4 mètres de moi et faisait le va et vient en reniflant.
J'ai vite compris que ce qui l'intéressait était ma pitance !!
Nous avons donc partagé mon sandwich et quand je me suis levé pour repartir, il a détalé comme un fou !!
 
Méfiance, méfiance .......
 J'ai quand même eu le temps de prendre quelques photos de cette magnifique bête.

La morale de cette histoire  ;  Mieux vaut partager un repas que de le perdre !


  LA GROSSE PEUR !!

Là, je crois que ça a été la plus grosse peur de ma vie de randonneur !

J'arrive sur un lieu ou deux rivières s'unissent ;  le Rio Segura et le Rio Mundo.

Un endroit magique !

Bon, un peu caché par des cannes mais un endroit magique quand même.

 

Un bon kilomètre en amont, il faut passer un cayon ou le Rio Mundo s'écoule avant sa rencontre avec le Rio Segura, mais pour passer ce cayon,  " El Cañon de los Almadenes  ", il faut suivre une corniche créé par l'homme en dalles en béton posées sur des barres en fer enfoncées à même la roche tout au long de la rive droite, à 5 mètres au dessus de l'eau.

Au début les dalles sont a peux près en bon état mais au plus on avance au plus les dalles sont fissurées ou à moitié manquantes et le bruit de l'eau sous mes pieds me donne des frissons.

Finalement, au bout de 300 mètres, des dalles sont tombées dans la rivière et ne restent que les barres en fer distantes d'environs 1.50 mètres, impossible de continuer !

Je fais donc à regret demi-tour, chose pas facile à faire sur cette corniche quand on à un sac sur le dos !

 

En revenant sur mes pas je découvre avec stupéfaction une chose que pris par la beauté du site et la peur de m'engager je n'avais pas remarqué au moment de prendre cette corniche ; la rivière ne continue pas sur son lit mais elle à creuse un trou sous la montagne ou elle disparaît complètement !

Je dois avouer que quand j'ai vu ce danger auquel je tournais le dos à l'aller, mes jambes se sont bloquées !

S'il m'arrivait de tomber, ou sortirais-je ?

Certainement 500 mètres plus loin ou j'ai pu voir la rivière réapparaître de nouveau.

Mais entre l'entrée du siphon et la sortie, comment la rivière se débrouille t'elle ?

 

Les derniers mètres ont été un peu durs à faire mais quand il faut y aller, il faut y aller !!

Personne pour m'aider ni pour me soutenir dans cette difficulté.

 

Après coup, je suis content de m'être engagé sur cette corniche mais que de frayeur au retour !

 

La morale de cette histoire ; Bien étudier le terrain ou l'on va mettre les pieds avant de s'engager.


 

 

A

NE PLUS REFAIRE !!

 

Comme je le raconte un peu avant, j'ai du faire demi-tour à l'entrée du El Cañon de los Almadenes, car le sentier en dalles devenait dangereux.

 

 

 

Pour continuer mon périple, il a donc fallu contourner la difficulté en gravissant la montagne et en retrouvant le sentier de l'autre côté, mais chemin faisant, je suis tombé sur une attraction fabuleuse ; une résurgence d'eau d'un débit impressionnant, le Borboton de Cieza !

Cette résurgence fait fonctionner une centrale électrique à elle seule et rejette ses eaux dans le Rio Segura d'une auteur d'au moins 120 mètres !!

Bien que n'aimant pas les via Ferratas, je du tout de même en emprunter une pour descendre au niveau de l'eau de la rivière pour voir cette chute d'eau et je dois dire que plus jamais vous me verrez en emprunter une autre !!!

 

Fini !!!!

 

Bon, le spectacle une fois en bas = splendide, superbe, etc... !!

Mais impossible de prendre des photos, un nuage de gouttelettes d'eau embuaient très rapidement l'objectif de l'appareil photo et en plus, j'étais trempé de la tête aux pieds et devais bien m'accrocher aux marches ou au câble selon les endroits.

Très content d'être descendu malgré ma peur mais plus content encore quand j'ai remis les pieds en haut !!!

 

La morale de cette histoire ; Qui ne tente rien ne vois rien, mais aussi  ; A tenter le diable, il fini par venir..... A méditer.

 


SANTUARIO

NUESTRA DEÑORA DE LA ESPERANZA

 

 Après avoir assisté à la rencontre du Rio Segura et du Rio Mundo, je continu mon périple le long de la rivière quand c'est possible.

Je l'avais déjà repère sur ma carte mais j'ai été assez impressionné quand je l'ai découvert ; Le Santuario Nuestra Señora de la Esperanza !!
Impressionnant !!
Le Sanctuaire est totalement creusé au pied de la montagne !
Seule la façade est en pierre taillée et finalement pas aussi vielle que les dépliants publicitaires veulent bien le faire croire.
 
Il est 8h30 et après avoir fait le tour des extérieurs, je voudrais bien visiter les intérieurs ( Musée, Chapelle, Histoire, etc.. ).
Bon, j'avais bien aperçu quelques employés taillant les haies ou ramassant les fruits de l'automne, autrement dit les feuilles mais je me suis dit que ce n'était sûrement pas eux qui géraient le Santuaire.
 
Comme je me dirige vers l'une des entrées, j'entends des pas de course derrière moi et effectivement un homme d'une trentaine d'années arrive en courant en tenue de joggueur dernier modelé !
Tout en le suivant du regard, je m'aperçois qu'il se dirige vers le même endroit que moi.
Je me renseigne donc auprès de lui pour la visite.
 
- Excusez moi, ou doit-on aller pour visiter le Santuaire, luis demande-je avec mon espagnol plus qu'approximatif ?
- Suivez moi me répond-t'il.
 
Il me fait entrer dans une grotte splendide, aménagé en Eglise et me dit ;
 
- Attendez-moi ici quelques minutes.
 
C'est ce que je fais, j'attends.
 
Effectivement au bout de quelques minutes quelle n'a pas été ma stupéfaction de voir notre joggueur arriver en soutane !!
C'était le curé du Santuaire !!
 
A mon sourire, il a compris.
 
- Vous venez d'ou ? Me questionne-t'il.
- Je suis français, etc.... je lui narre grossièrement pourquoi je suis là.
- Bon.... réfléchit-il.
- Normalement ici on ouvre à 10h00 du matin mais vu les efforts que vous avez fait pour arriver ici, je vais faire une exception et vous  laisser visiter les lieux.
 
Bon sang !!
Mais bien sur !!
Ici en Espagne tout commence à partir de  10h00 !
Mais tout est bien qui finit bien, ne seulement j'ai pu avoir une visite exclusive mais en plus un guide exclusif rien que pour moi.
 
 La morale de cette histoire : Même s'il ne sert à rien  de courrir pour arriver à l'heure, il faut tout de même avoir un peu de chance une fois que l'on arrive !!

 

 


Hostal Mesón La Rueda

 

Après le Santuaire et quelques kilomètres plus loin, je prends un bus qui m'emmène à Riopar, une ville un peu éloigné de mon itinéraire mais qui à très bonne réputation et ou j'ai réservé pour la nuit une chambre avec dîner et petit déjeuner.

 
Après une bonne douche, à 20h00, je suis le premier client bien sur à me mettre à table.
Je discute un peu avec le patron du Méson et il comprend très bien que je pourrais manger une vache toute entière au repas !
Et effectivement, ce n'est pas une vache entière qu'il me sert mais à la place un repas gargantuesque !!
Les quelques clients qui à  cette heure de la journée sont là pour l'apéro et les tapas sont un peu intrigués par le va et vient du patron.
Pour eux ce n'est pas une heure normale pour passer à table.
Je les vois qui lui posent des questions....
Mais tout se passe très bien, il me demande ce que je veux boire et je lui commande un verre de vin blanc.
Le vin blanc arrive, je le goûte et je dois dire que je n'ai pas été enchanté par sa qualité.
A mes mimiques le patron du Méson s'en va et revient avec une bouteille de vin blanc millésimée, m'enlève le verre des mains, m'en remet un autre.
 
- Goûtez-moi celui-là et dites  moi ce que vous en pensez.
 
Je ne me fais pas prier, je déguste le nouveau vin.
 
Quelle merveille !!
Un délice !!!
Inutile de lui répondre, d'ailleurs, il ne l'a pas attendue, on s'est regardés, on a souri et cela à suffi comme réponse.
 
Inutile e dire que la soirée à été un peu chaude  et arrosée!
Le lendemain matin, je demande la note et comme il reste quelques euros en monnaie en retour du billet que je lui ai donné
sans réfléchir je les lui rends pour le remercier du bon repas de la veuille.
 
- Merci beaucoup, me répond -t-il en disparaissant derrière une porte.
- Bon, ben... au revoir, lui lance-je  sans attendre qu'il ressorte tout en me dirigeant vers la porte de sortie.
 
Je n'ai pas atteint la porte, que je sens une main qui m'attrape par le bras gauche.
 
- Vous n'allez pas partir sans un bon souvenir, me lance le patron en me tendant une bouteille identique à celle que j'avais bu la veille.
 
Surpris au début puis reconnaissant ensuite, je le remercie pour ce geste plus que commercial , puisque normalement on ne se reverra plus et cette fois, je repars vers de nouveaux horizons.
 
La morale de cette histoire ; 2 bouteilles valent mieux qu'une !!  Encore faut-il les mériter !!

 

BARRAGE

DU  CENAJO

 

 

Remis de mes émotions , de ma nuit passé à l' hôtel de famille à Rioupar, ou je me suis mis minable, entre le repas, les boissons, etc......
j'arrive enfin au barrage le plus connu et les plus grand du Rio Segura ; El Cenajo !!
 
De mes lectures et de mes reconnaissances, j'avais déjà une idée du  "monstre ", mais en traversant le barrage, j'arrive sur la rive opposée ou une grosse plaque explique le comment et par qui le barrage à été construit.
 
Je suis très déçu......
Le barrage du Cenajo à été construit sous et inauguré par Franco en personne !!
La même personne qui à fait quitter l'Espagne à mon père, puis à toute ma famille pour immigrer en France !
Mon père, communiste rouge foncé, qui à l'époque avait comme ennemi mortel Franco !!
Et qui ne doit la vie qu'à un coussin qui était dans la  "Guardia Civil " et qui est passé en douce pour l'informer qu'une  " descente " était prévue une heure plus tard pour  " éliminer " les opposants à Franco.
 
Merci cousin, sans toi je ne serais pas de ce monde !!
 
Mais bon... Passons sur l'histoire et sur cet épisode familial qui nous a permis de venir en France et d'apprécier des valeurs autres que celles du franquisme.
Je prends tout de même une photo de la plaque pour mémoire et je continue mon itinéraire vers le bas de la rivière.
 
La morale de cette histoire ; Plus tu est salaud dans la vie, plus tu as la chance de réussir.

 


LA TORTUE

ET

LES PLOUFFFFF    MYSTERIEUX......

 

 

Après le barrage du Cénajo, une des plus belles randos du circuit m'attends.
 
Je laisse la voiture au pied du barrage et à 8h22, me voila parti le long de la rivière ou les vapeurs s'élèvent lentement rendant le paysage cartepostalesque et mystérieux.
Personne durant tout le trajet, seuls les animaux me font compagnie ( Bien sur une multitude d'oiseaux, des hérons, des rats ou des ragondins qui courent sur les rives de la rivière, quelques rapaces qui surveillent de près ces hôtes de la rivière et qui en feraient bien leur 10h00,  2 couleuvres d'eau, une vipère, des bruits de sangliers mais je ne les ai jamais vus, etc...)
 
Je continue d'un pas rapide car la distance de cette journée est plus prés des 35/40 km que des 15 que j'avais prévus en préparant le trajet à la maison tranquillement.
Le soleil est de la partie et les couleurs de la rivière et de sa faune sont formidables.
Tout le long de la journée j'ai entendu des centaines de grenouilles plonger à mon approche, de temps en temps j'en vois une mais quand même, que de grenouilles !!
 
Au bout de 16 km, je dois traverser un gué et passer de l'autre côté de la rivière car du côté ou je marche, une falaise m'empêche de continuer.
Malheureusement pour moi, le gué est impossible à franchir car trop d'eau passe dessus et risquerait de m'entraîner.
Je décide donc de faire demi-tour tout prés du point ou je devais retourner sur mes pas pour récupérer mon véhicule.
Pas de risques inutiles, j'en ai déjà assez pris.
 
Sur le chemin du retour, le soleil est à son zénith et la chaleur bien présente.
Et toujours ces grenouilles qui plongent tout au long de mon passage.
 
Soudain, sans raison particulière, mon regard est attiré par une branche coincée sur la rive opposée et quelle n'est pas ma surprise de voir une belle tortue en train de bronzer !!
Je m'arrête, sors l'appareil photo avec la même lenteur que l'animal que je vais photographier et prends quelques photos de l'animal au ralenti.
On s'observe, elle doit penser que je ne l'ai pas vue, sinon elle aurait déjà plongé dans l'eau sécurisante.
Et effectivement, dés que j'ai repris la marche, elle à disparue.
 
A partir de la, j'ai bien fait attention et les ploufff que j'entendais n'étaient pas des grenouilles mais bien des tortues, des dizaines de tortues, des centaines, sûrement des milliers !!!
 
Pourquoi sont elles là ?
Pourquoi il y en a autant ?
Je ne l'ai jamais su, même en demandant, mais une chose est certaine, elles sont bien là !!!!
 
La morale de cette histoire ; On dit que l'habit ne fait pas le moine et je dois maintenant ajouter que le bruit non plus !

L'OBJET MYSTERIEUX

 

 

Je viens de terminer la montagne, maintenant je chemine sur des chemins de rive aussi plats que ceux de Jacques Brel.
A perte de vue des champs d'orangers, de citronniers, de pêchers, des abricotiers, des grenadiers, de chou-fleurs de toutes sortes; du persil, puis des serres, encore  des serres protégées par des toiles en tissu, on dirait de la soie, mais bon.... ce serait trop cher, ce doit être du tissu synthétique.
 
De temps en temps, un pont d'autoroute qui enjambe la vallée.
 
Au loin sur ma droite je vois des voiles tourner, ce doit être un moulin.
Plus je m'approche, plus ce moulin est bizarre ??
Je suis à l'arrêt, en face de lui, je vois ces énormes pales tourner et je me dis que ce n'est peut-être pas un moulin finalement.
Je décide donc d'aller voir de plus près.
 
Quelques centaines de mettre plus loin, me voila devant une murette surélevée d'un grillage qui m'empêche de l'approcher de plus près.
Trois hommes s'affairent à l'aide d'une nacelle sur l'une des énormes pales.
Comme à mon habitude, je prends quelques photos et je quitte les lieux pour continuer mon trajet.
 
Je n'ai fait que quelques dizaines de mètres quand j'entends une mobylette qui s'approche de moi.
Un jeune d'une vingtaine d'années m'interpelle;
 
- Bonjour, vous êtes intéressé par nos travaux ?
 
Je comprends qu'il doit s'agir d'une des personnes qui travaillaient au moulin.
 
- Disons que je passais par là et que j'ai trouvé curieux ce bâtiment.
 
Lui réponds-je un peu méfiant en pensant que j'ai du entrer dans un lieu interdit.
 
- Vous voulez le voir de près ?
 
Je suis un peu sur la défensive car je suis en pays étranger, on m'invite dans un lieu barricadé et par les temps qui courent, la prudence serait de mise.
Mais comme à mon habitude, la curiosité va être plus forte que la sagesse.
 
- Oui, c'est pas interdit ?
- Oui, c'est privé mais on vu a vu prendre des photos et nous on est toujours contents d'expliquer au autres nos travaux.
 
En arrivant sur les lieux, le bâtiment est encore plus impressionnant !
Il doit faire au moins 80 mètres de hauteur !
Métallique et tout de couleur bleue.
 
Pendant que je reste tout de même un peu à l'écart, le jeune va voir les deux autres personnes qui descendent de leur nacelle et qui viennent me saluer.
 
- Beau bâtiment, c'est un moulin ?
- Non, non, pas du tout, c'est un prototype d'éolienne à pâles verticales de mon invention.
 
Finalement après une demie-heure d'explication, il s'avère que le père et les deux fils sont des ingénieurs et qu'il sont en train de mette au point une éolienne nouvelle génération dont le seul modèle est devant moi.
Qu'ils ont mis tout leur argent dans ce projet et qu'ils espèrent en tirer du profit si leur projet est accepté par le gouvernement qui les finance un tout petit peu.
 
Voila l'histoire de ce bâtiment bleu que je croyais être un moulin.
 
La morale de cette histoire ; Ceci n'est pas un moulin !  Comme dirait  le Maître du surréalisme  René Magritte.

LES PIGEONS DE COULEUR

 

La plus longue étape de mon parcours, 52 km, mais que du plat, 32 mètres de dénivelé cumulé.

 Tout au long de cette étape, je découvre que l'eau de la rivière est séparée en deux pour irriguer deux zones différentes à hauteur de la ville de Formentera, l'une qui se trouve au sud et l'autre à l'est.
 
Plus loin, depuis déjà un petit moment je suis des yeux une volée de pigeons qui font leur meeting dans le ciel.
A un moment donné, il passent tout prés de moi et là, stupeur !!
Ils sont de toutes les couleurs !!
Blanc, bleus, rouges, jaunes, gris, verts, etc.....
Extraordinaire, non ?
 
Je me promets de poser la question à mon beau frère le soir pendant le repas.
Et chose dite chose faite !
 
- Dis moi Antonio, j'ai vu des pigeons de toutes les couleurs qui ont volé pendant un long moment et ensuite, je ne les ai plus vus, c'est quoi ?
-Ah..... oui, tu as de la chance, ce n'est pas souvent qu'ils volent ces pigeons là.
- Mais encore ?
- Et bien, c'est un concours, chaque propriétaire emmène son champion, chaque pigeon est peint d'une couleur différente afin de les reconnaître en vol et ils sont lâchés.
- Et alors ?
- Alors, au bout d'un certain temps, un des pigeons prend les commandes du groupe et quant-il se pose les autres le suivent et il a gagné !!
- Gagné quoi ?
- Ce sont des concours comme les courses de chevaux, les gens parient sur qui sera le champion et il se parie de très fortes sommes  d'argent !!
 
Je suis estoudi !!
Jamais je n'avais entendu parler de ces pigeons !
Voilà, ce soir je me coucherais moins bête !!
 
La morale de cette histoire ;  Jeux  d'argent, jeux de pigeons !!